HISTORIQUE
L’homme n’est pas entièrement coupable : il n’a pas commencé l’histoire ; ni tout à fait innocent puisqu’il la continue
Albert Camus
Parlant de l’histoire de l’avocat, Walter Scott, un artiste, écrivain et poète français, qui a vécu entre 1771 et 1832, écrivait dans son livre Littérature, connaissance et Dire, qu’«un avocat sans histoire ni littérature est un mécanicien, un simple maçon ouvrier ; s’il en possède quelque connaissance, il peut se dire architecte ». Mais l’histoire enseigne aux hommes la difficulté des grandes tâches et la lenteur des accomplissements, mais elle justifie l’invincible espoir. L ‘histoire humaine n’est qu’un effort incessant d’invention, et la perpétuelle évolution est une perpétuelle création, disait Jean Jaurès. Tous les hommes qui dans l’histoire, ont eu une action réelle sur l’avenir, avaient les yeux fixés sur le passé.
Parler de l’histoire de PFK. Avocats revient à parler de Pierre Félix Kandolo en tant que son fondateur car, comme le dit Henri Massis, «c’est l’homme qui fait l’histoire et non pas l’histoire qui fait l’homme».
Pierre Félix Kandolo a commencé sa carrière comme Défenseur judiciaire près le Tribunal de Grande Instance de Lubumbashi. Il a été agréé à ce titre par Décision nº 0418/92 du 21 novembre 1992 rendue en chambre du conseil et a prêté serment en date du 4 décembre 1992 devant le président de chambre Mulumba Luatebwa Ndumbulula, les juges Masudi Ntumba et Tiomo Bubala, avec l’assistance du greffier du siège Lussaku Mwana et le concours de Mputu Ebonza, Officier du Ministère public.
Sa présentation en Chambre du conseil a été faite par Maître François Mulongoy Yuma, Syndic du Corps des Défenseurs judiciaires près le même tribunal, qui a prononcé un discours d’accueil à l’occasion. Il prêtait son serment ensemble avec deux autres nouveaux Défenseurs judiciaires qui n’ont pu prospérer dans le métier ; l’un devenant politicien et l’autre partit sans donner de ses nouvelles : Maîtres Djonga Okanga et Brahimu Mukumbwa.
En janvier 1993, il commence ses premiers pas au Cabinet de Maître Lukali Samba qui était plus actif dans le Syndicat Libre Chrétien du Zaïre (SLCZ) plutôt que dans les activités judiciaires. Dans le souci d’œuvrer comme vrai praticien du Palais de justice, Pierre Félix Kandolo ne tarda pas de changer de Cabinet pour se retrouver, moins de deux mois après son serment, aux côtés de Maître Placide Matongo Ya-Tshite Kimungu son formateur jusqu’en 1995, tous les deux ayant leurs cabinets au premier niveau de l’Hôtel de la Paix situé au croisement des avenues Adoula et Likasi dans la Commune de Lubumbashi. Ce dernier étant parti pour le Kasaï après les évènements d’épuration ethnique au Shaba, va laisser son Cabinet entre les mains des Maîtres Matthieu Tchenda Balonga N’kombe, moins régulier, et Pierre Félix Kandolo, plus régulier.
En 1996, par Ordonnance nº 18/96 du 18 janvier 1996 du Premier président Intumu Du Duadu de la Cour d’Appel de Lubumbashi, assisté de Shomba Kukanya, greffier principal, Maître Pierre Félix Kandolo est autorisé à plaider devant tous les tribunaux du ressort de la Cour d’Appel de Lubumbashi/Shaba (ça s’appelle « ordonnance de dérogation »).
Ce qui signifie qu’il pouvait plaider sur tous les tribunaux de la province du Shaba et il lui était interdit par la loi de plaider devant la Cour d’appel et les juridictions d’autres provinces. En 1995, Maître Tchenda va quitter le Cabinet pour se séparer de lui et va rejoindre Maître Mukendi Tim Kayembe, qui avait son Cabinet au 4è niveau de l’Hôtel de ville de Lubumbashi. En janvier 1996, Pierre Félix Kandolo va déménager de l’Hôtel de la Paix vers l’Hôtel de ville de Lubumbashi.
Le premier défenseur judiciaire va être encadré comme stagiaire dans ce Cabinet, en la personne de Maître Willy Katumba Nsende, devenu à ce jour avocat près la Cour d’Appel du Haut-Katanga. D’autres, qui sont passés par le même Cabinet, sont entre autres : Maître Augustin Kalombo Nkashama, qui sera encadré à distance parce que dépendant du ressort du Tribunal de grande instance du Haut-Katanga à Kipushi (devenu avocat au Barreau près la Cour d’Appel du Maniema à Kindu), Gustave Nawej Munkeu (ayant abandonné à ce jour le métier), Georges Mutomb Tshiyen, Jean-Marie Mutombo Tshibangu, Prosper Mutombo Kayuwa et Adolphe Mutombo Kadiadia (tous devenus plus tard avocats au Barreau du Haut-Katanga). Maître Adolphe Mutombo, qui n’était pas Défenseur judiciaire, a été employé comme administrateur du Cabinet.
C’est finalement par Décision nº83/C.O./2002 du 20 juillet 2002 que le Conseil de l’Ordre du Barreau de Lubumbashi, sous la présidence du Bâtonnier Mathias Mbuyi Tshimbadi, d’heureuse mémoire, va décider de son inscription au Tableau de l’Ordre des avocats près la Cour d’Appel de Lubumbashi sans passer par le stage conformément à la loi congolaise. Les avocats comme Maîtres Mukenge Langalanga, Nsikulu Minu Kanza, Mukendi Kasonga M., Assani Elongo Ongala, Mupasa Tambwe, Kasongo Makanda, Kapenga Kilolo, Rumb Mayang, Takizala Masoso, Banza Kakudji, Muyambo Kyassa (devenu Bâtonnier par la suite), Mununga Shabani et Tumba Kaja (devenue Batonnière par la suite) ont été membres du Conseil de l’Ordre ayant siégé dans la décision précitée.
En date du 2 août 2002 intervint la prestation de serment en qualité d’avocat près la Cour d’Appel de Lubumbashi. Cet acte intervint devant la Cour d’Appel composée de : Kabuya Mulamba (Premier président), Nafutabio Bella Zola et Kabombo (Président et conseiller), en présence de M. Kalongo Ngoie (greffier du siège) et le concours de M. Essabe Kamulete (Officier du Ministère public représentant le Procureur général).
L’arrivée de ce jour de prestation de serment était un événement exceptionnel pour trois raisons. La première, c’est après près de neuf ans de bataille pour être admis au Barreau de Lubumbashi que le jour est finalement arrivé ; la deuxième, il fut une première expérience pour le Barreau de Lubumbashi d’accepter dans son Ordre prestigieux, en dehors des anciens magistrats, un ancien Défenseur judiciaire que l’on admet directement au Tableau sans commencer par un stage légal de deux ans ; la troisième, le Bâtonnier Mathias Mbuyi Tshimbadi, dont on se souvient de la qualité et des talents de l’art oratoire, a, pour l’unique fois durant tout son mandat en qualité de Bâtonnier élu, présenté les nouveaux avocats devant la Cour d’appel. Deux avocats inscrits au Tableau ont suivi un discours historique prononcé par le Bâtonnier : il s’est agi des Maîtres Matthieu Tchenda Balonga N’Kombe et Pierre Félix Kandolo. Il a plu au destin d’appeler le Bâtonnier Mathias Mbuyi Tshimbadi et Maître Matthieu Tchenda Balonga quelques années seulement après cet événément.
Pour plus d’espace, le Cabinet déménage de l’Hôtel de ville pour s’installer successivement au Bâtiment GLM (en face de Park Hôtel de Lubumbashi), au Batiment MUKAP sur l’avenue Kasaï (à côté de l’Hôtel Babel) et à l’Hôtel de la Paix (devenue alors Hôtel Nouvelle Génération) sis au croisement des avenues adoula et likasi où l’histoire du Cabinet PFK. avait commencé.
Pendant ces déménagements, plusieurs avocats vont continuer à être formés. C’est le cas notamment des Maîtres André Djonga Kasendo (devenu magistrat puis Procureur de la république), Kirika Wolir, Serge Mutiti Muitwa, Pierre Djonghelo Kikomba, Djodjo Kalonda, Michée Ebondo et Ilus Ilunga (tous avocats).
Aujourd’hui, PFK. Avocats a pris une autre forme et est installé au nº701, avenue Kasa-vubu, Commune de Lubumbashi, Bâtiment Léopold, en diagonale du gouvernorat de province. Les avocats qui font partie de l’actuelle équipe sont tous de nouveaux avocats qui ont apporté une nouvelle dynamique au Cabinet. À ce jour, PFK. Avocats a pris une autre bonne direction différente par le fait de l’amélioration et de la correction des erreurs d’il y a plus de 30 ans.