Du 24 au 26 octobre 2024, Québec, Canada, a été le théâtre du Colloque International Professionnel, Scientifique et Culturel Canada-Afrique-Amérique Latine et les Caraïbes, organisé par l’Association de l’Innovation Pédagogique et du Développement Professionnel. Au cours de cet événement, le vendredi 25 octobre, Maître Pierre-Félix Kandolo a présenté une intervention intitulée « Cyberguerre au cœur des conflits armés dans le monde : Que fait-on des victimes collatérales ? ».
Dans son discours, Maître Kandolo a souligné que depuis plusieurs décennies, le monde est toujours confronté à de multiples conflits armés, qui prennent souvent des propensions inquiétantes. Les dégâts causés par ces conflits sont souvent inestimables ; ils touchent les infrastructures, mais surtout détruisent l’être humain.
Conscient des dégâts que les guerres causent, des instruments juridiques internationaux ont été adoptés soit pour interdire, soit pour limiter les moyens et méthodes utilisés lors des hostilités. Les quatre conventions de Genève de 1949 et leurs deux protocoles additionnels de 1977, constituant le droit applicable lors de ces hostilités, demeurent à ce jour le symbole emblématique de régulation pendant le temps de trouble.
Depuis un certain temps, l’utilisation des ordinateurs et d’internet par des pays ou des groupes militaires pour attaquer ou se défendre contre d’autres entités est devenue de plus en plus d’usage dans les guerres modernes ; c’est ce que l’on qualifie de « cyberguerre ». Cela inclut le vol d’informations, la perturbation des services par le hacking, les piratages de réseaux, l’espionnage, ou encore la diffusion de fausses informations pour influencer un conflit armé.
L’utilisation des méthodes et moyens les plus sophistiqués par le même canal, prétendument ciblant les objectifs militaires des parties ennemies, est venue rendre la tâche difficile aux personnes qui ne participent pas directement ou indirectement aux hostilités.
En effet, si l’intégration des outils numériques dans les conflits armés contemporains mérite une attention particulière, il est aussi important de connaître le sort des victimes de l’usage aveugle de ces outils. La question n’est pas seulement de savoir ce que deviennent les victimes, personnes physiques et/ou morales, collatérales ou non des cyberguerres, mais aussi de définir le rôle que doivent jouer les juridictions internationales par rapport à cette nouvelle méthode et aux nouveaux moyens utilisés lors des hostilités.